Quand rien ne va plus, et si on fuyait les conseils pour passer à la visualisation ?

Je ne pense pas me tromper en affirmant que nous sommes actuellement très nombreux à avoir des difficultés importantes à gérer, avec la tête qui explose avec trop d’éléments en tension à analyser et à concilier, et donc avec des décisions extrêmement difficiles à prendre.

Le réflexe est alors d’en parler à ses proches, de rechercher des conseils, qui vont nous apaiser temporairement mais qui ne résoudront probablement rien, voire qui risquent de nous embrouiller encore plus.

Pourquoi ? Parce que nos proches s’inquiètent pour nous, ils voudront nous aider en nous apportant leur recul, mais ils ne seront pas en mesure de le faire de manière pertinente tout simplement parce qu’ils projetteront sur nous leurs propres expériences, leur propre vision du monde et leurs propres limites. Ceux qui parmi vous me lisent le savent : l’empathie est très rarement spontanée. Nous sommes par défaut dans la projection ou, pire, dans le jugement.

Que faire alors ? Je pense qu’il est essentiel de se recentrer sur soi et, de manière contre-intuitive, de nous mettre à distance de nos proches et de leurs conseils. Ou de les solliciter juste pour leur présence réconfortante.

Je vous partage mon retour d’expérience.

Après m’être laissée envahir par des conseils qui se voulaient très bienveillants et qui me perdaient encore plus, je me suis mise en colère, je me suis isolée et j’ai fait ce que je fais constamment à titre professionnel: j’ai créé un mur sur Mural (vous pouvez utiliser Miro ou des post-its) en notant sur des post-its, avec différents codes couleurs, tout ce qui encombrait ma tête, en commençant par mes difficultés, les personnes concernées et nos besoins respectifs (en m’efforçant d’être dans l’empathie et non pas dans le jugement ou la projection ; par exemple, non mon fils n’a pas besoin de travailler, il a actuellement besoin d’avoir la paix…).

Ça m’a énormément aidé à y voir plus clair sur ce que je voulais. J’ai pu mieux visualiser ce qui est pour moi non-négociable et surtout, je n’ai plus besoin d’y penser : c’est posé à plat, je ne risque pas de l’oublier. Je peux voir ce sur quoi je peux faire des concessions, par exemple une temporalité, et, en les déplaçant, je peux voir comment toutes ces données s’articulent. Je peux donc beaucoup plus sereinement commencer à imaginer différentes pistes de solutions qui me conviennent à moi, mais aussi à l’ensemble des personnes concernées (l’idéal étant de les associer à cette réflexion, ce qui n’est pas toujours possible).

Pour chaque alternative, j’ai ensuite ajouté les difficultés et les conséquences. Ont alors émergé des informations manquantes et des personnes à contacter, non pas pour avoir des conseils mais pour m’éclairer sur des éléments essentiels à ma réflexion dont je n’ai pas connaissance (par exemples des informations juridiques) afin de pouvoir pleinement anticiper et assumer les conséquences de ma décision finale.

Ce n’est pas terminé mais les choses se clarifient peu à peu. La visualisation et la possibilité de déplacer les différents éléments y contribuent énormément. Je cartographie ma réalité. Je m’apaise parce que je sais que tout est là, posé à plat, et que je peux rajouter des éléments à tout moment. 

Ma tête se vide et se rend peu à peu disponible pour d’autres activités.

Aurélie Marchal

Ancienne auditeur interne bancaire, j’ai appris à faire des diagnostics et à émettre des préconisations. D’esprit très critique, à la recherche de sens et de résultat, j’ai beaucoup questionné la pertinence de ce qu’on m’inculquait et l’état d’esprit sur lequel cela reposait. Je me suis formée à d’autres démarches qui reposent sur d’autres états d’esprit (Design Thinking, Creative Problem Solving, Approche Neurocognitive et Comportementale, Lego Serious Play, Coaching, Communication Non Violente) et j’ai créé ma propre approche que j’améliore sans cesse depuis 2011 et qui aboutit à des résultats très pertinents.